Le jeu a-t-il sa place dans notre enseignement ?

Développer ses compétences linguistiques ou logiques, apprendre à coopérer et à être empathique… Voici quelques capacités et compétences qui peuvent être acquises grâce aux jeux. Si cette méthode peut en dérouter certain, il est vrai qu’il faut avant tout l’utiliser en ayant en main quelques clés de base. C’est tout l’intérêt de la ludopédagogie. Il s’agit non seulement de l’utilisation du jeu et des jeux dans les apprentissages, mais plus encore d’une méthodologie d’apprentissage basée sur le(s) jeu(x).

Aujourd’hui, nos écoles proposent essentiellement un enseignement magistral et disciplinaire. Dans une société qui confronte chacun de ses membres à des situations complexes qui les amènent à mobiliser des compétences de plus en plus complexes disciplinaires ou transversales, le jeu est l’outil parfait pour faciliter ses acquisitions.

Régis par des règles admises au préalable par les joueurs, le(s) jeu(x) joue(nt) des rôles qui, en les combinant, constituent une pédagogie particulièrement adaptée aux exigences contemporaines. À chaque fois, ces aventuriers ludiques sont confrontés à une expérience inédite qui les obligent à analyser le terrain et à mobiliser ses compétences.

Le jeu est multiple. Il est parfois difficile de mettre dans une même famille le Monopoly, le jeu d’Échecs, un jeu éducatif, Carcassonne et un jeu-cadre de Thiagi.

Comme professeur, et ce, quel que soit le niveau d’enseignement, il est difficile de ne pas être convaincu de l’intérêt des jeux-cadres de Thiagi. Plus proche d’un processus d’animation basé sur l’intelligence collective que du jeu de société, ces activités pseudo-ludiques qui alternent activités intra et interpersonnelles en variant les outils, les démarches et les produits à réaliser permettent d’étendre ses connaissances ou sa maîtrise d’un process en collaborant avec les autres étudiants. Trouvant leur place dans une pédagogie dite « active », ils apportent naturellement plus de plaisir et de concentration à nos étudiants.

Si les jeux-cadres nous permettent d’apprendre plus aisément et avec plus de plaisir, ils ne nous donnent pas la possibilité d’oublier que nous sommes au cœur d’une situation d’apprentissage… À l’inverse du jeu de société qui à cette capacité de nous couper de notre environnement et de nous plonger dans un autre espace-temps.

Dès l’ouverture d’une boîte de jeu, une situation artificielle d’apprentissage est créée sans que les joueurs ne percutent que l’apprentissage a commencé. Lors d’une soirée entre amis ou en famille autour du jeu « Perudo » aucun des joueurs ne plaint en indiquant qu’ils refusent de faire des probabilités.

Le jeu de société développe les compétences mais de manière inconsciente et ludique. Si l’on souhaite que l’apprentissage soit réel et le transfert possible, une posture réflexive est nécessaire en s’appuyant ou non sur l’analyse de chacun, un cadre théorique etc.  L’art de la pédagogie ludique repose deux éléments : d’une part, comme nous venons de le voir, le débriefing comme outil métacognitif, d’autre part la sélection du ou des jeux en fonction du profil des joueurs ou des objectifs d’apprentissage.

Comme enseignant, nos objectifs d’apprentissage sont souvent assez clairs : acquérir des connaissances ou des savoir-faire ou développer des compétences disciplinaires ou transversales. En fonction de notre parcours de vie, notre culture ludique sera réduite, moyenne ou étendue. Souvent trop légère, la culture ludique d’un gamer ne sera sans doute pas adéquate. Spécialisé dans un type de jeu, la plupart du temps l’amateur ludique n’a porté que dans de trop rares occasions un regard réflexif sur ces jeux et ces parties. Il est donc important non seulement de se former, mais de s’outiller pour faire du jeu un réel outil d’apprentissage.

Le jeu à sa place dans notre enseignement en maternelle, primaire, secondaire et en supérieur. Cependant, la culture ludique de l’enseignant doit est suffisante que pour lui permettre de choisir le bon jeu en fonction de son public et de ses objectifs pédagogiques.  Il est donc nécessaire de développer cette dernière en jouant, en participant à des festivals de jeux ou en visionnant des capsules vidéos. En parallèle, recourir à des spécialistes du jeu (ludothécaires, gestionnaire d’un magasin de jeux, ludopédagogue), lire quelques ouvrages ou suivre une formation sur le sujet sera un réel plus.

La bonne nouvelle… C’est que notre nouveau site vient de sortir. Une mine d’or sur la ludopédagogie et une ludothèque en ligne, dont les catégories vous permettront de choisir le type de jeu dont vous aurez besoin en fonction de votre objectif pédagogique. Bonne découverte !

Découvrir le nouveau site www.ludopédagogie.be